BLANCARD Amable (1774-1853)
Lettre autographe signée Blancard adressée depuis Versailles au Général Pajol qui commande la 1ère division militaire.
Troisième fils de Guy Blancard qui fut député du Dauphiné, juge de paix et avocat au Parlement, Amable Blancard naît à Loriol le 18 août 1774. Après de brillantes études il entre le 15 septembre 1791 directement en qualité de sous-lieutenant dans le 11e régiment de cavalerie. Le 24 avril 1793, à la tête de quinze cavaliers seulement, il s’illustre en chargeant dans Hombourg, un parti de hussards de Wurmser, et en parvenant à leur reprendre les drapeaux qui avaient été enlevés à son régiment. Devenu lieutenant le 5 octobre suivant, c’est un véritable globe-trotter qui sert successivement dans les armées de la Moselle, du Nord, du Rhin, du Danube, d’Italie, de Rome et de Naples.
Le 10 août 1799, au cours du combat de Marino près de Rome, Blancard charge un corps bien supérieur de Napolitains à la tête de trente hommes et s’empare de deux pièces de canons ; il a un bras cassé par la mitraille au cours de l’assaut et doit se retirer pour rétablir sa santé. Promu capitaine le 6 avril 1800, il reçoit un sabre d’honneur le jour de Noël 1802. Muté à l’armée des Côtes de l’Océan, il passe le 31 janvier 1804 dans les grenadiers à cheval de la Garde des Consuls. Le 5 septembre 1805 il est promu chef d’escadron et sert brillamment à Austerlitz en décembre.
Devenu colonel du 2e régiment de carabiniers le 15 janvier 1807 il participe à la bataille de Friedland en juin, et obtient à titre de récompense pour son inlassable activité une rente annuelle de 4000 F sur le département de Trasimène par décret du 17 mars 1808. De Ratisbonne à Wagram, l’année 1809 le voit parcourir l’Allemagne avec la Grande-Armée. Devenu baron de l’Empire par lettres patentes du 17 mai 1810, Blancard participe à la campagne de Russie et reçoit deux blessures au cours des combats de la Moskowa puis de Winkowo qui marquent le début de la désastreuse retraite.
En 1813 il sert en Saxe, attirant l’attention de Napoléon qui le nomme général de brigade le 28 septembre 1813. Commandant la 1ère brigade de cuirassiers de la Grande-Armée en France il amène le 9 février 1814 un renfort de 600 chevaux au maréchal Oudinot qui va participer à la bataille de France. Bien qu’il soit mis en non-activité à la première Restauration comme commandant de brigade de cavalerie, Blancard reçoit cependant la croix de Saint-Louis pour services rendus le 29 juillet 1814. Rejoignant Napoléon pendant les Cent-Jours il sert à l’armée de Belgique et se fait blesser à Waterloo le 18 juin 1815.
Se retrouvant en non-activité au cours de la seconde Restauration, il en profite pour épouser le 11 janvier 1822 Louise Rigaud de l’Isle, une jeune et riche drômoise qui aurait pu être sa fille et lui donnera quatre enfants. Définitivement retraité – pense-t-il – le 1er janvier 1825, Blancard est pourtant rappelé en 1831 par le gouvernement de Louis-Philippe qui lui confie le commandement des départements du Vaucluse et des Basses-Alpes.
Promu commandeur de la Légion d’honneur le 16 novembre 1832, il commande encore la brigade de cavalerie du camp de Compiègne en juillet 1833 puis toute la division un an plus tard. Inspecteur général de gendarmerie en juin 1839, Blancard est enfin placé dans le cadre de réserve avec le grade de lieutenant-général le 31janvier 1840, puis admis à la retraite le 30 mai 1848.
Il décède à Paris le 4 avril 1853 après avoir abjuré le protestantisme. Il avait un frère aîné, Jean-Charles, né également à Loriol le 28 juin 1773, qui deviendra chef d’escadron au 11e cuirassiers et périra au cours de la funeste campagne de Russie.