Louis André BON (1758 – 1799)
Il s’enrôla fort jeune dans le régiment Royal-Infanterie, et fit une partie de la guerre d’Amérique. Commandant d’un bataillon de volontaires nationaux en 1792, il alla rejoindre Dugommier sur les frontières d’Espagne, fut bientôt chef de brigade, donna des preuves d’un grand courage au siège de Bellegarde et y fut nommé général de brigade.
Il était en Italie à tous les combats où commandèrent Bonaparte et Augereau. Il est blessé en entraînant ses hommes sur le pont d’Arcole. Après la paix de Campo-Formio, il commanda la 8e division militaire (Marseille), y fit cesser les désordres causés par la réaction thermidorienne, et rendit les mêmes services à Avignon.
Nommé général de division, il partit pour l’Égypte, se distingua devant Alexandrie; détermina la prise du Caire par l’attaque d’un poste important et contribua au triomphe inespéré de Mont-Thabor, en tournant l’ennemi attaqué de front par Kléber. Il se distingua également à la prise d’El-Arich, enleva Gaza, força Jaffa et alla périr devant les murs de Saint-Jean-d’Acre. Il se trouvait, le 10 mai 1799, à la tête de ses grenadiers, au pied de la brèche, dans le dernier assaut livré au corps de la place, lorsqu’il reçut une blessure mortelle qui l’enleva à sa division.
Quatorze ans après, l’Empereur, visitant l’école militaire de Saint-Germain, demanda le nom de l’un des élèves qu’il passait en revue : c’était le fils du général Bon. — « Où est votre mère, dit Napoléon. — A Paris, à un quatrième étage, où elle meurt de faim. »
Ce long et involontaire oubli fut réparé à l’instant même ; la veuve du général illustre reçut une dotation, et le fils fut créé baron de l’Empire avec une autre dotation.